[:fr]​Le pays compte 117 établissements d’enseignement supérieur privés qui, tous, ont signés l’engagement d’appliquer les dispositions fixées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche pour ce secteur. Cependant, de la signature des protocoles à leurs applications, il peut y avoir des écarts. Pendant de nombreuses années, le Ministère de l’Enseignement Supérieur n’a pas eu les moyens de vérifier si la réalité du fonctionnement de ces établissements correspondait bien aux normes fixées, laissant la place à de nombreuses dérives. C’est un problème récurrent dans les pays d’Afrique de l’Ouest, où le ministère de l’enseignement supérieur n’est bien souvent pas en mesure de vérifier la réalité du fonctionnement des universités et Instituts privés.

Mmes Bintou Sessouma, Directrice des Enseignements Supérieurs et Mariette Miningou Directrice de l’Enseignement Privé (Ministère de l’Enseignement supérieur)​, coordonnatrices de la campagne de contrôle.

Tout vient de changer au Burkina, puisqu’une campagne de contrôle et de suivi vient d’être mise en place avec beaucoup de sérieux : une méthodologie d’enquête a été élaborée, des questionnaires​ conçus pour couvrir ​le cahier des charges prévu. Pour ce ​ suivi-contrôle les points ciblés concernent ​la gestion administrative, l’organisation académique et pédagogique (programmes, reconnaissances CAMES, procédures d’évaluation, profil des enseignants, conditions d’admission des étudiants, conventions, recherche,…); la gestion financière (coûts de la formation, traitement salarial du personnel,…); les infrastructures et équipements et les dispositions légales. Des équipes formées et envoyées sur place sans prévenir. Un examen approfondi du fonctionnement de l’enseignement supérieur est ainsi engagé.

L’enquête, qui couvre tous les établissements du pays, est encore en cours. Les résultats seront publiés vers le mois de mai ou juin 2017. Mais d’ores et déjà, quelques constats semblent pouvoir se dégager. Certains établissements respectent parfaitement les normes et consignes fixées par le Ministère, mais d’autres doivent adapter certains dispositifs. La Direction de l’Enseignement Supérieur sera là pour les aider à se mettre aux normes. Certains sont tout à fait hors normes et devront fermer.

Dans l’ensemble l’enquête a permis de montrer que le nombre d’établissements privés s’est multiplié, ayant pour conséquences des difficultés d’obtenir des effectifs d’étudiants suffisants. Plusieurs ont donc été contraints de fermer. Mais au delà des normes non respectés par certains, l’enquête a mis en évidence des situations qu’il était nécessaire de mette à jour : certains établissements ont mentionné des locaux qui n’existent pas , d’autres « pirate » se sont installés de manière sauvage sans déclaration…

L’enquête, sans nul doute, permettra d’assainir la situation de ce secteur, important pour l’avenir du pays.[:]